pour Charles Mespoulède et Henri Lamy
d’après une étude publiée en 1927
par Gaston Guillaumie
agrégé de Grammaire et natif d’Atur
1. Avant-propos 2.
Introduction |
4. Glossaire : I. La nature II. La terre et ses aspects III. L'eau IV. Routes V. Le règne végétal VI. Le règne animal VII. La maison VIII. L'ordre et le ménage IX. En dehors X. Les travaux rustiques XI. L'activité XII. La propriété |
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5. Lexique 6. Version imprimable (pdf : 2,85Mo) |
Les mots composant le glossaire ont été exclusivement recueillis sur place, dans le canton de Saint-Pierre de Chignac, […].
VI. LE RÈGNE ANIMAL
1) Les invertébrés (badau ou bertau) [je peux en fournir bien d’autres pour les intéressés]
beligo hanneton
banar (femelle : banardo) cerf-volant
(appelé aussi copo dei et chavau dou diable)
belho abeille
(Le rucher se dit lou belhé ;
la ruche : un bourna ;
le corps de la ruche est lou benou ;
l’abeille-mère : la belho mai ;
les abeilles solitaires : la bourdelha ;
l’aiguillon : lou fissou (verbe : fissã) ;
les larves ou œufs, c’est lou neissun et l’essaim : l’eissan ;
butiner les fleurs se dit flourejã ou belhounã ;
le miel : lou miau (l’hydromel : l’aigo-miau),
et un gâteau de miel : uno braichado).
béco guêpe
un becatié un nid de guêpe
bicho lucane
burgau, (ou foursalou) frelon
un burgaudié un nid de frelon
cagoulho escargot
catarino (ou poulo de Sent Jan, ou betio doù boun Diu ou peirouleto ou pimpovolo) coccinelle
cijalo cigale
euro-aurelho perce-oreille
cussou larve de mouche
bretagnou ver du haricot
charantou charançon
la chanilha les chenilles
chabro (ou prejo Diu) mante religieuse
courdounié punaise d’eau
furmi fourmi
furmijié fourmilière
fossoiour nécrophore
fourneirau (ou barbaro) cafard
grèu grillon
guirau punaise des bois
jardinié scarabée
eicarabisso écrevisse
(a) lima limace
luto-chambro ver luisant
moucho mouche
lou mouchou les moustiques
moussur libellule
mouchirou moucheron
parpalhau papillon
pousso-eitroun bousier
pur pou
piuso puce
punejo punaise
sansujo sangsue
sautarèlo sauterelle
teto de mor sphynx
la maissela (ou maisso) les mandibules
lou fissou l’antenne
brundi, vounvouna, bounbouna bourdonner
jirina le chant de la cigale
furmija pulluler
2) Les oiseaux (auseù) et la basse-cour (basso cour, mais aussi : la charrièro ou lou chareirou)
aurióu loriot
avanèu vanneau
bargièro (ou branlo-couo) bergeronnette
fauveto (ou basseto) fauvette
bouièro (ou l’ei de biou) bouvreuil
bernat (ou paicho bernat) martin-pêcheur
becasso (ou bechado, ou cledasso) bécasse
bechareu bécasseau
calho caille
cheito chouette
coucu coucou
tiou-blan traquet motteux
chavan (ou eibravejo) hibou
cardi (ou piqué) chardonneret
eitourneù (ou tur) sansonnet
eiroundelo hirondelle
faragoulho fauvette des jardins
gamounu fauvette ordinaire
graulo corbeau
jai geai
jasso pie
marle merle
mato chabro (ou chaucho-grapau) angoulevent
passerau moineau
paloumo palombe
pepu huppe
picatau pic-vert
pampouti (ou rousseto, ou lou rigau) rouge-gorge
perdrijau perdreau
pinsou pinson
reibenei (ou reichichou) roitelet
senzilho mésange
roussignoù rossignol
tuviu moineau
trijasso pie-grièche
trido grive
roubertié (ou vigneirou) ortolan
vitra traquet
verdaujo verdier
l’alo l’aile
alatejã battre des ailes
uno flacassado un battement d’ailes
lou bé (ou un bequilhou) le bec
uno becado un coup de bec
becã (ou picassã) becqueter
abecã donner la becquée
s’envoulã (ou s’enlertã) s’envoler
creito crête
plumo plume
s’eiplumassã se becqueter les plumes
s’eissaletã se rouler dans la poussière comme font les poules
un gamachou inapte à voler
la gabio la cage
engabiã, deigabiã mettre en cage, ou sortir de la cage
ni nid
grua nid que se font les poules, et couver
lou couadour le nichoir
deicouã (ou deigruã) empêcher un oiseau de couver
eisi éclore
siula cri de l’hirondelle
gazoulha (ou ramaja, ou jirina) cri des oisillons en général
quinquina cri du pinson
rauna (ou rana) cri du corbeau
jargassa cri du geai
gourouna cri de la grue
jacassa cri de la pie
uno poulo (ou uno jalino) une poule
(La coudasco est une poule qui n’a pas encore couvé, la clouco, celle qui a une couvée ; on dit aussi uno poussiniero. Pondre se dit pounei, ou poundre (dicton : la poulo poun, couo, eisi). Couver se dit couã (au figuré, ruminer une pensée : i a lou tem que zou couavo ; au figuré encore : desacouadi caucu, c’est faire cesser de couver : déranger ses relations). L’incubation se dit lou couaje ou la couado. Se mettre à couver : s’agruã ; une couvée : uno gruado. Faire éclore : eisi. Quand les poules grattent la terre, on dit : eissaletã ou esperpidã. Glousser : clouci ; cadacã : caqueter ; quand la poule va couver, son petit cri s’appelle : pipidã ; quand elle a pondu, son cri de satisfaction : taravelã. Un œuf : un ziou (pluriel : dous ióu). Un marchand d’œufs : un coucounié ; le jaune de l’œuf est lou bouiou ; la coquille : la clo ; le panier où on met les œufs, lou boujarou).
lou jau le coq
(Le coq qui s’égosille : s’eijaulhã ; cri éclatant du coq : s’eibadurlã ; quand le coq ne chante pas à son heure matinale et habituelle, on dit : lou jau ei deisalaverda (au figuré, se dit de quelqu’un qui n’est pas dans son état normal). Ses ergots : lous ardilhous ou lous arpious. Jalinã, c’est monter sur la poule, la féconder).
lou ritou le canard
lou pa le paon
la dindo la dinde
lou pio le dindon
la pintaro la pintade
l’aucho l’oie
(Gaver les oies : sinsa)
Le poulailler, c’est lou poulalhé ou la jalinièro. Le perchoir : la juco.
3) Vertébrés sauvages et domestiques
Un animal venimeux s’appelle uno betio de cragno. Sauvage se dit ordinairement sauvaje (féminin : sauvajo), mais les très vieux paysans disent, en parlant d’un animal très sauvage, qu’il est brau (féminin : bravo) ; ce mot est également un substantif qui signifie « taureau ». […]
Dans le canton de St-Pierre, s’aloubati signifie : devenir sauvage.
Le venin se dit lou verè et verenous (féminin : verenouso) : venimeux ; deiverenã veut dire enlever le venin.
Les griffes se disent la grifa, mais aussi la(s) arpia, et griffer s’exprime par les verbes grifã, arpiã, et engraugnã. Mordre se dit en général moursei ou brussi si la morsure est légère. Si elle est profonde, celle d’un chien par exemple, on dit gafã et surtout gnacã. Una gnacado est une morsure violente.beleto belette
eiberlacho salamandre
eigrinjolo (ou luzer) lézard gris
eirissou hérisson
eicuriu écureuil
feino fouine
granoulho grenouille
(on dit aussi l’eigueraudo et un gueiraudié : une grenouillère)
grapau crapaud
grapau marsié (ou sabatié) crapaud accoucheur
lebre (ou la pè-nu) lièvre
lou loup
loubo louve
(un endrè loubatié est un pays à loups)
liro (ou ra lirou) mulot
renard (féminin : renardo) renard
ra groulhé rat d’eau
ra chabrounié rat de grenier
singlié (ou porsinglié) sanglier
ser (ou coulobrè) couleuvre
pissorato (ou ratopenado) chauve-souris
tai che (ou teissou) blaireau
ANNEXE : 1° La chasse
Se dit la chasso et le chasseur : lou chassaire. Le gîte de l’animal s’appelle lou jassi et se gîter se dit se jassã ou simplement jaire. Faire lever un lièvre du gîte : deijassã (ou deiclatã) uno lebre. Appeler avec un appeau : coudouflã ; nã au ga est aller au guet, et la gaito est la cabane du chasseur. Une piste est uno pirco et pircã n’olebre, c’est suivre ou forcer le lièvre ; s’encrouzã se dit du gibier qui regagne son trou. Mirã et biclã, c’est viser, mettre en joue.
Le terrier du lapin est un cluseu ou uno cluzalho, et pour dire que le lapin se terre, on dit : s’enclapeirã. Le collet des braconniers se dit un sedou. Un piège se dit un eichirpèu et la trappe pour les oiseaux : uno trapèlo, ou uno tendilho ; […].
ANNEXE : 2° La pêche
On dit la paicho (la pêche), peichã (pêcher), un peichaire [un pêcheur]. Voici quelques noms de poissons, ou peissou :
bramo brême
gardeicho ablette
chabó (ou mounié) chabot
curè gardon
lampreio lamproie
trujo truite
gouiou goujonUne arête se dit uno leito, la nageoire : nadoueiro. Le réservoir à poissons : la servo, le filet : lou fiala ou la grato (s’il a de larges mailles) et la nasse : uno boueirido.
Animaux de la ferme :
Pour les animaux de la ferme, en général on dit uno bètio, la betia, d’où beitiau. On réserve le mot de la denado pour les petits animaux de basse-cour et l’aumalho désigne le gros bétail de labour. On dit aussi : la boualho, pour les bêtes bovines. Domestiquer se dit doumeje (féminin : doumejo ; verbe : doumejã). Apprivoiser se dit avèsã et aprivã. Un animal fóudi (féminin : fóudido) ou eifóudi, est dangereux. Dompter, c’est doundã. Une bête en chaleur est uno betio a soun espèco. On les désigne par des adjectifs qui n’ont qu’une forme pour les deux genres : boucau (pour la chèvre), pourcau (pour la truie), taurau (pour la vache). Un animal infécond se dit jabre (féminin : jabro) ; on dit aussi naure (féminin : nauro). Châtrer se dit sanã (lou sanaire). Une bête mal châtrée est appelée riulo ; sevrer un animal : esclaure et desameirã (séparer de sa mère). Mettre les dents de devant : palã. Un animal qui a perdu ses dents de lait est arasa (féminin : arasado). Le museau : lou musèu (mais on dit aussi : lou mourè). L’épizootie s’appelle la mourino et la malandro.
lou lapi le lapin
lou clapié le clapier
couina cri du lapin
a. Moutons et chèvres
Lou moutou (le mouton) ; l’óuvelho (la brebis) (on dit quelquefois uno groumo : une brebis : on appelait autrefois le marchand de brebis un goumié) ; lou berri ou lou semenau, ou lou moutou de seme (le bélier). L’ensemble des moutons : la berbinalho ou la groumalho. L’agneau est un agnèu, et, s’il est tardif, il est coucudau ; d’un an, il est bané. On dit aussi, pour agneau : un fedou et l’anisso, c’est l’agnelle. Agnelã : mettre bas. Benlã : bêler. […]
La chabro (la chèvre), lou chabri (le chevreau) ; chabridã : mettre bas ; lou bou (le bouc). Le bêlement de la chèvre se dit brure. La maladie des chèvres : lou goumou ou la boutelho.
b. Porc
Il y a trois mots : lou por, lou gagnou, lou tessou ; mais quand il est petit, on dit : un gourilhou. La tessounalho : un troupeau de porcs, et la tessounado : la portée de la truie. […] Uno troio semeno : une truie prête à produire. Lou vera, c’est le mâle. Quand le porc fouille la terre avec son groin ou moure, on dit : bousilhã ou fousilhã ; on dit aussi moujã (même mot pour les taupes, et au figuré, pour une douleur interne, lancinante). Se vautrer se dit : se veludrã ou se rudelã,et grogner : rundã. Un boucher de porcs est un maselié.
c. Âne
C’est l’ase ou lou saumié ; l’ânesse : uno saumo ; l’ânon : un saumou ou un asirou. L’ensemble des ânes est la saumalho. L’âne-étalon est un bardeu. Mettre bas : saumelã ou saumitrã ; un marchand d’ânes : un saumatié.
La charge d’un âne est uno saumado (désigne la quantité de sacs de farine que peut porter un âne). On dit aussi : la bardado. Le bât s’appelle : la bato, la bastino, ou lou paneù. Le petit matelas sur le bât est lou balassou et bâter se dit : embatã ou panelã un ase.
[…]
d. Cheval
Chavau, jumen sont les mots courants ; poulinã : mettre bas ; pouli : poulain ; deipoulinã : dresser un poulain ; […] s’einarcã : se cabrer ; pennã ou reguignã : ruer ; deichavalã : désarçonner son cavalier.
On dit : lou peitre (le poitrail) ; la nasa ou la nara (les naseaux) (fã petã la nara : s’ébrouer) ; eipingã : galoper en lançant des ruades.
e. Taureaux, bœufs, vaches
L’ensemble de ces bovidés c’est : la boualho. Un taureau se dit : un taureù, mais aussi, s’il est trop sauvage, un brau. Une génisse : uno junjo. […] Un veau : un vedeù (verbe : vedelã) ; un bœuf : un bióu (diminutif : un biassou). […] La corne est la bano ; un bióu banar (qui a de grandes cornes) ; un bióu bané (qui les a petites). […] tirã de bano se dit de deux bœufs qui tirent la même charrue, attelés au même joug (au figuré : deux personnes qui s’entendent bien). Ruminer se dit rougnã ; meugler : mounã ou bramã […]. Un attelage s’appelle un parei de bióu ou uno gulhado ; accoupler, c’est acoublã, abinã ou apariã (ce dernier mot, au figuré, s’applique aux gens vivant en concubinage : se soun aparia. Le marchand de bœufs est un bourratié. Le joug, c’est lou jou.
f. Les bêtes au pâturage
Le pâturage, c’est lou paisse (proverbe : quitã lou paisse per nã benlã : quitter la vie tranquille pour les aventures). On dit aussi un paturau ; un pâturage communal : un couder ; l’aubiso : c’est le droit de pacage. […] Il y a plusieurs mots pour désigner l’herbe : l’erbo, la baucho, la coudo. La paleno désigne l’herbe sèche. Un lieu couvert d’herbe est uno coudeno. Le verbe le plus usité pour dire brouter est coudã (mais on dit aussi : paisse, pacajã. Uno coudado est ce que l’animal broute en une fois. On dit gardã lou beitiau, mais aussi touchã (un touchaire).
Le talbot ou billot de bois, au cou des bêtes, est lou tabateù (au figuré, tabatalejã : bavarder sans suite).Le tas de fumier : lou femourié (le fumier : lou fem) ou lou purridié.