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Histoire des Maires

 

Introduction
Première époque : période révolutionnaire (1789-1800)
Deuxième époque : période du Consulat et du Premier Empire (1800-1815)
Troisième époque : période de la Restauration (1814-1830)
Quatrième époque : période des Bourbons-Orléans (1830-1848)
Cinquième époque : période de la Seconde République puis du Second Empire (1848-1870)
Sixième époque : période de la Troisième République (1870-1940)
Septième époque : période de l’occupation et du gouvernement de Vichy (1940-1944)
Huitième époque : période du gouvernement provisoire puis de la Quatrième République (1944-1959)
Neuvième époque : période de la Cinquième République (depuis 1959)
Lexique

 

 

Première époque : période révolutionnaire (1789-1800)

            Une histoire des maires et des municipalités ne peut vraiment commencer qu’avec la Révolution, puisque c’est le 14 décembre 1789 que la première loi municipale est votée. Désormais, toutes les assemblées d’habitants, quelle que soit leur importance, ont la même organisation municipale, avec un maire et des conseillers élus à leur tête. Le 22 décembre, 44 000 municipalités sont mises en place en France (autant que de paroisses). Certains dirigeants révolutionnaires (les constituants*) auraient préféré des regroupements de communes, cependant, les représentants des communautés villageoises les obligèrent à respecter chacune des anciennes paroisses. On doit parler désormais de « communauté d’habitants » et non de paroisse, mais les habitudes étant là, l’usage du nouveau terme fut certainement long à être tout à fait adopté. La nouvelle législation consacre la démocratisation des nouvelles municipalités, certes limitée par les règles étroites du suffrage censitaire* qui reste de règle, car pour être électeur, il faut payer un impôt au moins égal à trois journées de travail (soit environ 3 livres). Les plus pauvres sont, par conséquent, écartés : autant dire que les électeurs ne sont pas nombreux dans les communes comme celle de Blis-et-Born. L’électeur est déclaré « citoyen actif ». Les élus doivent payer un impôt au moins équivalent à dix journées de travail. Les membres du conseil étaient divisés en deux échelons : les notables, dont le nombre variait de 6 à 42 suivant la population de la commune, et les officiers municipaux*, aux nombre de 3 à 21. Ces officiers composaient le corps municipal, élément actif et permanent du conseil général de la commune. L’agent municipal* (ou maire) est, en principe, élu pour deux ans (les changements politiques étant souvent répercutés automatiquement jusque dans les communes) et il ne pourra être réélu qu’après une attente de deux ans. Il existait aussi un procureur de la commune, élu dans les mêmes conditions que le maire, chargé de requérir l’exécution des lois. Le corps municipal pouvait siéger en tribunal de simple police : dans ce cas, le procureur syndic remplissait les fonctions d’accusateur public. Il avait, par ailleurs, voix consultative dans toutes les affaires. Cette organisation fonctionna jusqu’en 1795. Pendant la Terreur*, les conseils municipaux comme les districts se montrèrent les organes actifs du gouvernement révolutionnaire, aussi la constitution de l’an III les supprima-t-elle et ne laissa, dans chaque commune rurale, qu’un agent municipal* avec son adjoint. 

            Les premières élections municipales eurent lieu en février 1790. Le maire fut ensuite immédiatement installé après le grand rite de la prestation de serment. La loi du 19 avril de la même année, stipule : « Lorsque le maire et les officiers municipaux* seront en fonction, ils porteront pour marque distinctive, par dessus leur habit, une écharpe aux trois couleurs de la nation, bleu, rouge et blanc, attachée d’un nœud, et ornée d’une frange couleur d’or pour le maire, blanche pour les officiers municipaux*, et violette pour le procureur de la commune ». En 1791, les gardes champêtres font leur apparition, et à partir de cette date, et au moins jusqu’en 1851, maires et officiers de la garde nationale* feront régner la loi - bien souvent « leur loi » (cf. « PROUILLAC ET SA BANDE » dans le 4e fascicule des Etudes Historiques sur Blis-et-Born)…

            Le premier maire (ou plutôt agent municipal*) de Blis-et-Born est Jean Savignac, aubergiste au bourg et âgé de 46 ans lors de son élection. Si je me souviens bien, il était auparavant syndic de la paroisse. Je n’ai pas d’informations sur le dépouillement de ces premières élections municipales. Blis-et Born comptait alors 600 habitants (AD : 1 L 346).

            Né le 16 avril 1744 à Born, Jean Savignac décéda au même endroit, le 9 décembre 1826, à l’âge de 82 ans ; il tenait une auberge avec sa femme Marguerite Dubreuil. Son père, François Savignac, et sa mère, Françoise Lanssinotte, tenaient déjà l’auberge avant lui. Sa situation de marchand cabaretier lui donnait une position privilégiée pour glaner tous les commérages du terroir puis les diffuser en les déformant parfois. Les notaires des environs faisaient de son estaminet l’annexe de leur étude pour recevoir leurs clients blis-et-bornais. Il fut procureur syndic de la commune en 1793 (AD : 11 L 33, article 37bis), probablement après son remplacement par François Tocheport à la tête de la municipalité.

            Le maire est un roturier, les nobles se cachent à l’étranger, et ceux qui sont restés sur leurs terres cherchent à se faire oublier. Les bourgeois prennent maintenant leur place. La « maison commune », où « mairie », n’existe pas vraiment encore dans les villages et il faudra attendre 1884 pour qu’elle soit obligatoire. Le lieu de réunion et de délibération du conseil municipal est le plus souvent l’auberge.

            Donc, pour Blis-et-Born, les réunions municipales se faisaient au domicile même du maire. La maison actuelle d’Arlette et de Bernard Grellier correspond en grande partie à cette auberge. Quelques transformations ont bien entendu eu lieu depuis l’époque des Savignac. Depuis Jean Savignac, la transmission de cette maison s’est toujours faite par les filles, ce qui explique le changement de nom, à chaque fois, des propriétaires. La famille Grellier descend donc de cette illustre famille des Savignac de Born et donc du premier maire de notre commune.

            Le premier renouvellement des municipalités eu lieu en novembre 1791.

            Jean Savignac est réélu à Blis-et-Born.

            Le second renouvellement a lieu en novembre 1792, le suffrage universel* est désormais la règle. Le serment est le suivant : « Je jure d’être fidèle à la nation et de maintenir de tout mon pouvoir la liberté, l’égalité ou de mourir à mon poste ». Le maire prend de plus en plus de pouvoir : délivrance de « certificats de civisme », de « certificat d’indigence » permettant d’échapper à certains impôts, mais il est très rare qu’il meure à son poste... De ce fait, il est respecté, il est obéi, mais soulève parfois la colère et la haine. C’est lui qui lit les textes de loi, soit en chaire à l’église, juste avant la messe, soit devant la porte de l’église à la sortie de la messe. Ses rapports avec le curé se dégradent au moment de planter l’arbre de la liberté, celui-ci prenant bien souvent l’emplacement d’une croix.

            Jean Savignac est à nouveau élu maire de Blis-et-Born. Le curé est alors Pierre Pastoureau (cf. le 2e fascicule des Etudes Historiques sur Blis-et-Born). L’arbre de la liberté étant généralement sur la place des villages, il est fort probable que celui de Blis-et-Born se trouvait devant l’église.

            François Tocheport (50 ans) remplacera Jean Savignac lors du renouvellement de l’an II, suivant le calendrier républicain* (fin 1793). François Tocheport fut capitaine de la garde nationale* il en fut même le commandant, pendant un temps, avant Pierre Prouillac. Marié à Marie Lafont (appelée dans un acte de 1780 : Marie Bonnefont), il habitait Les Marguis, où il mourut à 67 ans, le 1er mai 1810. Il eut quelques ennuis avec les autorités du district, à compter des 18-19 ventôse de l’an II (8-9 mars 1794) : il fut accusé d’avoir délivré un certificat de résidence à un citoyen qui n’habitait plus la commune depuis plus de quarante ans (AD : 8 L 37).

            Les réquisitions étaient ordonnées par le district de Périgueux aux autorités municipales : le 19 germinal an II (8 avril 1794) fut ordonnée une réquisition de grain à La Faurie, chez le citoyen Pierre Bost du Repaire (AD : 8 L 36, article 612) ; le 25 floréal an II (14 mai 1794) fut ordonnée une réquisition de citoyens pour la confection de chaussures pour les conscrits (AD : 8 L 38, article 31) ; le 23 prairial an II (11 juin 1794) une réquisition de grains fut ordonnée à la municipalité de Blis-et-Born (AD : 8 L 36, article 992), demande renouvelée le 18 thermidor (5 août), en précisant la quantité de 50 quintaux (AD : Ibid., article 1256) (les mêmes sollicitations seront faites le 16 messidor an III, c’est-à-dire le 4 juillet 1795 : 8 L 84, folio 52) ; le maire de Blis-et-Born fut chargé, le 1er thermidor an II (19 juillet 1794), par le district de Périgueux, de « réunir 5 bouviers* pour conduire du foin à Grignol, le 4 thermidor » suivant (22 juillet) (AD : Ibid., article 1201) ; cette requête fut renouvelée le 25 thermidor (12 août) (AD : Ibid., article 1279), et encore le 4 fructidor (21 août), en précisant cette fois que les citoyens Savignac, Lassagne et Coudert (officiers municipaux* de Blis-et-Born), « devaient partir sans délai avec bœufs et charrettes pour se rendre à Périgueux afin de charger du foin pour le transporter à Grignol », en leur précisant qu’ils devaient toujours être les premiers à donner l’exemple de leur soumission et de leur obéissance, faute de le faire, ils seraient dénoncés au tribunal criminel (AD : Ibid., article 1297) ; le 15 brumaire an III (5 novembre 1794), c’est de l’avoine qui est sollicitée avec autorité par le district à la municipalité de Blis-et-Born, avoine destinée aux chevaux de l’armée (AD : 8 L 38, article 86) ; enfin, le 19 brumaire an IV (10 novembre 1795), ce sera du chanvre qui sera réquisitionné (8 L 84, folio 64), pourtant cette ressource ne devait pas vraiment être abondante dans notre commune…

            Le maire est aussi chargé des perquisitions chez les émigrés*, ou leur famille. C’est le cas en thermidor de l’an II (août 1794) chez « la demoiselle Gautier au Defeix » (AD : 8 L 36, article 1241), Anne qui était une religieuse et qui décéda 15 ans plus tard, en décembre 1809, aux Defaix.

            Plus grave, le 21 germinal an III (10 avril 1795) le district écrit au maire de Blis-et-Born (Pierre Prouillac) pour lui réclamer trois jeunes de la communes qui n’ont pas répondu à l’appel sous les drapeaux : il s’agit de Jean Salomon (né à La Grange en mars 1768), Jean Teysière (probablement Jean Teyssiéras) et Jean-Baptiste Lacoste (AD : 8 L 38, article 196). Jean Couret qui fut secrétaire-greffier de Blis-et-Born (cf . « PROUILLAC ET SA BANDE » dans le 4e fascicule des Etudes Historiques sur Blis-et-Born), dénonce le 24 nivôse an IV (14 janvier 1796) un certain Mandral d’Antomne, « déserteur de l’armée occidentale », pour avoir incité à la désertion des volontaires conscrits (AD : 11 L 33, article 64bis).

            Pierre Prouillac (49 ans) remplace François Tocheport en l’an III (plus précisément à partir du début de l’année 1795, date du renouvellement). Né aux Golferies le 26 février 1746 ou le 11 mars 1749, son père était Jean Prouillac, sa mère Jeanne Chartroulle et son épouse Marie Gautier. D’une assurance certaine du haut de ses 5 pieds 2 pouces (environ 1,70 m), cheveux châtains et face ovale, il était, dès 1791, commandant de cette milice que l’on appelle « la garde nationale* », après avoir été simple agent de cette même garde à partir de 1790. Ce « traîneur de sabre » profita de sa charge d’homme d’arme pour lancer sa longue série de méfaits (cf . « PROUILLAC ET SA BANDE » dans le 4e fascicule des Etudes Historiques sur Blis-et-Born). Dénoncé, il sera destitué de sa fonction de maire le 28 floréal an III (17 mai 1795) (AD : 8 L 38, article 217).

            Après sa destitution, Pierre Prouillac fut remplacé par Jean Savignac (1er dans la liste des officiers municipaux) en attendant les prochaines élections. Son adjoint était François Tocheport.

            Pierre Lagorce devient maire de Blis-et Born lors des élections suivantes. S’agit-il de celui qui, né le 5 janvier 1768 aux Mournauds, décéda le 31 août 1828 à Born ? Si c’est le cas, il avait 27 ans lorsqu’il fut élu maire, ce qui était un peu jeune à l’époque mais pas impossible. S’agit-il plutôt de celui qui nacquit le 28 novembre 1743 également aux Mournauds ? Il aurait donc eu 52 ans lorsqu’il devint maire, ce qui est plus dans la norme de l’époque ; il s’était marié en juin 1771 avec Marie Faucon de La Jaye.

            En décembre 1793 (frimaire an II suivant le calendrier républicain*), un décret rend l’école obligatoire, gratuite et laïque dans chaque commune. Néanmoins, les petites communes ne sont pas suffisamment riches pour acheter ou construire une maison pour l’école, comme pour la mairie d’ailleurs. Les « communautés d’habitants » deviennent désormais « communes » et un « agent national* » est nommé par le gouvernement pour surveiller les élus. Cette charge d’agent national* restera jusqu’en avril 1795.

            Blis-et-Born faisait partie de ces communes pas suffisamment riches pour entretenir une école publique et un instituteur. Le 6 floréal an IX (26 avril 1801), en réponse à une lettre du préfet qui demande la nomination d’un maître d’école dans la commune, le conseil municipal délibère et arête « qu’attendu les charges onéreuses de la commune et le peu d’avantages qu’elle pourrait retirer dans une pareille nomination, vu sa pauvreté générale, il ne juge pas à propos d’en établir dans la dite commune » (AD : 12 O 63). Il faudra attendre 1845 pour voir apparaître la première école de notre village (cf. le 3e fascicule des Etudes Historiques sur Blis-et-Born).

            Au sujet de l’agent national nommé par le gouvernement (donc le préfet) pour surveiller les élus de Blis-et-Born, nous avons la trace d’un certain Grégoire (probablement Grégoire Lacoste de La Jaye, qui était alors procureur syndic de la commune : AD : 11 L 33, article 37bis) le 27 prairial an III (15 juin 1795) dans une transcription de correspondance active entre le district de Périgueux et la municipalité de Blis-et-Born (AD : 8 L 39, article 1). Grégoire Lacoste était le père de Jean Lacoste, futur maire de Blis-et-Born, son épouse était Catherine Faucon, et il décéda à 67 ans à La Jaye, le 23 prairial an XII (12 juin 1804).

            Début 1795 (an III de la République), le renouvellement des municipalités suit la chute des conventionnels* et l’arrivée des thermidoriens*. Ces derniers, par la constitution qu’ils instaurent le 22 août (5 fructidor) de la même année, enlèvent toute influence des municipalités en les regroupant dans des municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participera à la municipalité cantonale. Les maires passent dorénavant sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales », les seconds étant élus par l’ensemble des hommes du canton. Le président des municipalités cantonales est assisté d’un « commissaire du Directoire », nommé par le pouvoir central. Les parents d’émigrés* sont exclus du pouvoir local.

            Blis-et-Born est alors rattaché au canton d’Antomne et le président de l’administration municipale du canton était un certain Sarlande. Antomne fut un canton éphémère.

            Le 20 brumaire an IV (11 novembre 1795), François Tocheport (adjoint) était « porteur du procès-verbal de la commune » à la municipalité de canton. Il annonce alors le souhait de Pierre Lagorce de démissionner de sa fonction d’agent municipal* (AD : 11 L 33, article 3). Cette démission deviendra effective le 30 brumaire de la même année (21 novembre), et François Savignac fut aussitôt choisi par la municipalité cantonale pour remplacer Lagorce (AD : Ibid., article 15bis) en attendant les prochaines élections. Sa prise de fonction officielle, en tant qu’agent municipal temporaire, eut lieu le lendemain (1 frimaire = 22 novembre) (AD : Ibid., article 19). Il est dit dans cet article que « quoi qu’il reconnaisse son peu de lumière, il accepte la place d’agent municipal et de se donner tout entier à servir son pays ». Moins d’un mois plus tard, François Savignac a un différent avec le procureur de la commune (Grégoire Lacoste) concernant la « levée de la taxe de guerre » qu’il n’a pas encore faite sur la commune comme il se devait (AD : Ibid., article 37bis). François Savignac cessera ses fonctions le 29 ventôse an V (19 mars 1797) (AD : Ibid., article 125).

            François Savignac est probablement celui qui se marie le 3 décembre 1792 avec Jeanne Petit de la Baudie du Change. Fils de Bernard et de Philipette Lancinotte, il est né aux Sabloux le 1er août 1766, ce qui fait qu’il avait 29 ans lorsqu’il prend en charge la municipalité pour la première fois en novembre 1795.

            Le 13 germinal an V (2 avril 1797), Pierre Richard prend la place de François Savignac. Cependant, Pierre Richard sera considéré comme illégitime le 1er complémentaire suivant (17 septembre 1797). François Savignac est alors replacé temporairement à la tête de la commune, avec toujours François Tocheport comme adjoint (AD : Ibid., article 158).

            Pierre Richard est arrivé à Chignaguet le 13 février 1772 pour se marier avec Jeanne Albert, fille de Léonard Albert et de Jeanne Chartroulle, il venait de Lescuras, village de Saint-Pantaly-d’Ans (devenu « Pantaléon-le-Bon-Vin » pendant ces années de la Révolution) pour s’installer dans le domaine de son beau-père et poursuivre ses activités de laboureur. Il était déjà décédé lors du mariage de sa fille Isabelle en janvier 1816.

            Pierre Richard et François Tocheport sont à nouveau élus par les électeurs de Blis-et-Born, le procès-verbal étant présenté à la municipalité cantonale le 1er floréal an VI (20 avril 1798). Cependant, le jour même, plusieurs citoyens de la commune se sont présentés à Antomne pour protester contre ces élections qui ne se sont pas déroulées, d’après eux, « suivant les formes prescrites », en particulier « sur les défauts de prestation de serment de haine à la royauté et à l’anarchie ». Un sursis à l’installation de Richard et Tocheport est donc décidé par la municipalité cantonale, en attendant « la décision du directoire exécutif du corps législatif, par l’intermédiaire du ministre de l’intérieur, sur la validité ou l’invalidité des opérations de l’assemblée communale de Blis-et-Born ». Pour le moment, et comme François Savignac était démissionnaire, il est demandé à Jean Savignac d’assurer temporairement la charge d’agent municipal* (AD : Ibid., article 218). François Savignac sera plus tard (4 thermidor an VII = 22 juillet 1799) sergent de la colonne mobile (AD : 11 L 34, article 123).

            Deux jours plus tard, le 3 floréal an VI (22 avril 1798), Pierre Richard réintégrera sa position d’agent municipal* de Blis-et-Born, mais il lui est demandé expressément de prêter serment de haine à la royauté et à l’anarchie, de fidélité à la République et à la Constitution de l’an III (AD : Ibid., article 2). François Tocheport n’est pas reconduit comme adjoint et c’est Jean Albert qui prendra cette fonction.

            Pierre Richard démissionnera en mars 1799 de ses fonctions d’agent municipal*. Le 6 germinal an VII (26 mars 1799), il est alors demandé à la commune de Blis-et-Born de nommer un nouvel agent pour le remplacer (AD : Ibid., article 67). Jean Albert restera adjoint jusqu’au 3 prairial an VIII (23 mai 1800) ; il sera nommé maire à partir de 1807.

            En janvier 1798 , le service militaire devient obligatoire mais les conscrits sont désignés par tirage au sort pour partir à la guerre, et les plus riches peuvent se faire remplacer, moyennant finances, par un pauvre non tiré au sort. L’agent municipal* est chargé du bon déroulement de ces incorporations, ce qui ne se déroule pas sans difficultés et parfois sans irrégularités. La loi du 9 septembre instaure la célébration religieuse du décadi* à la place de la messe hebdomadaire du dimanche. L’agent municipal* utilise ce rassemblement religieux pour lire les lois, annoncer les nouvelles, prononcer les sermons civiques et célébrer les mariages. Lorsqu’il s’agit du président de municipalité de canton, celui-ci, s’il en a les moyens, revêt l’écharpe ou la ceinture tricolore, et se coiffe d’un chapeau rond orné d’un ruban et d’une plume aux trois couleurs.

            D’après un acte du 7 ventôse an VI (25 février 1798), Blis-et-Born comptait alors 400 habitants (AD : 11 L 33, 122ème folio), ce qui fait 200 de moins par rapport à 1790. Il y a probablement là une différence due à la catégorie d’habitant recensée.

            Pour les conscrits, nombreux chercheront à ne pas partir sous les drapeaux : le 8 brumaire an VI (29 octobre 1798), Gérôme Desplat (né à Pommier en juillet 1773) se dit atteint de certaine maladie (AD : 11 L 33, article 175) ; le 24 germinal an VIII (14 avril 1800), c’est Jean Lagorce (né en octobre 1779 à La Jaye) qui se fait rayer des listes pour la raison qu’il n’avait pas l’âge requis (AD : 11 L 34, article 192). Par contre, le 24 floréal an VII (13 mai 1799), plusieurs jeunes gens de Blis-et-Born seront engagés (AD : 11 L 35, article 33) ; de même, le 4 floréal an VIII (24 avril 1800), Jean Lacoste de La Jaye (le futur maire) devra partir (AD : 11 L 34, article 195).

 

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